Instrument d'origine très ancienne (connu déjà des Romains) et répandu en Europe sous de multiples formes et variations (la cornemuse dite écossaise n'est qu'une des nombreuses formes, connue surtout pour son emploi "folklorique" et militaire). Ainsi, chaque region d'Europe connait sa forme autochtone de cornemuse (flamande (voir les tableaux de Breughel), landaise, bretonne (le biniou), écossaise, irlandaise, galicienne (la gaïta) etc.). Chaque forme est généralement l'aboutissement d'une longue tradition de facteurs avec, dans certains cas, des recherches qui ont donné des modèles plus ou moins sophistiqués. |
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Les bourdons sont constitués de tuyaux fixes, souvent à anches simples (en roseau, laiton, plastique) ajustables par coulisses pour ajuster la hauteur (parfois aussi pour changer entre deux notes de base selon le mode du morceau). Le choix du bois pour le chalumeau et pour les bourdons caractérise le son de l'instrument. L'ébène (ou le grenadille) donne un son clair et tranchant, les bois d'abres fruitiers (notamment prunier) permettent d'obtenir un son plus doux. La technique de jeu des cornemuses est
très variée selon les différents modèles (p.e.
possibilité d'octavier moyennant des changements de pression pour
les chalumeaux à perce conique; jeux dit Le réglage de l'instrument demande des connaissances de base en matière de fabrication des anches qui sont faites de roseau ou de languettes en plastique taillées et amincies. La musique pour cornemuse est généralement dite "traditionnelle" et a été transmise au travers des générations sans écrits ce qui a contribué à créer, au goût de l'exécutant, des variations multiples à partir des thèmes originaux qui font la richesse de la musique. Même de nos jours, des musiciens qui pratiquent cette musique ne savent souvent pas lire la musique, mais possèdent en revanche une mémoire mélodique bien developpée. C'est seulement à partir des années soixante-dix, lorsque la musique dite populaire est soudain revenue à la mode, que des recueils de melodies ont été édités en nombre croissant. La musique pour certaines cornemuses (p.ex. pour la musette) a toujours été notée. |
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Certaines époques ont connus des types de cornemuses caractéristiques, comme par exemple le bourdonnet et le douday (représenté par Praetorius dans sa collection de planches des instruments en usage à l'époque renaissance, heureusement avec indications des échelles de grandeurs, ce qui a permis la reconstruction d'instruments dont aucun exemplaire ne nous est parvenu). Un autre exemple est la musette en vogue au 18ème siecle pour laquelle des compositeurs de musique baroque tel que Chédeville, Hotteterre où Rameau nous ont laissé d'innombrables oeuvres (aujourd'hui de nouveau populaires en transcription pour la flûte ou le violon). De nos jours, la pratique de la cornemuse en polyphonie avec des instruments de tailles (donc de tonalités) différentes a généré de nouvelles compositions, souvant basées sur des thèmes traditionels, qui sont donnés en concert ou sont disponibles en enregistrements. |