Voici une étape peu documentée par des photos, mais comportant beaucoup de travail: le ponçage / vernissage / polissage de l'instrument. Au premier abord, ceci touche à l'esthétique de l'instrument. Mais il y a aussi des raisons fonctionnelles importantes: Il s'agit de protéger les surfaces de l'instrument de l'environnement (humidité, transpiration etc.) en "fermant" le bois, tout en le laissant respirer. En plus, le traitement des surfaces influence le timbre de l'instrument.

Le ponçage a pour but de rendre la surface de l'instrument lisse. Il se fait avec du papier de verre et à l'aide d'un bloc de ponçage légèrement courbe.

Après un premier ponçage, il faut fermer les pores du bois. Ceux qui ont la chance d'habiter Bruxelles se rendront chez "Le Lion", rue de Laeken, une droguerie à l'ancienne (fondée en 1875) qui à elle seule vaut le détour: c'est là que vous trouverez en vous adressant au comptoir (fin du 19ème siècle) tout ce dont vous avez besoin tous les jours: du savon de Marseille (fait Maison) jusqu'aux pigments de couleur, en passant par tous les solvants / pâtes à bois / huiles et autres chimisteries. En l'occurrence, il nous faut un bouche-pores (composition ? Quand on achête dans ce magasin, on ne connait souvent pas très bien la composition du produit...). Il parait que cela peut être remplacé par du blanc d'œuf (allez: révélez nousen cliquant ici vos recettes maison. .

Ensuite: poncer...

Puis vient la première couche de vernis. Le luthier choisit un vernis à base de shellak, produit naturel produit par des insectes, dilué dans de d'alcool à 97,5%. La plupart des luthiers indiquent que le choix du vernis influence le timbre de l'instrument, et certains prétendent le contrôler de façon controlé par le choix du vernis. (Se rappeler ici les luthiers de Crémone et leurs violons extraordinaires, dont la qualité est semble-t-il due aux vernis aux compositions gardées jalousement secrètes. Votre avis sur cette question en matière de vielle ?) L'application se fait avec un tampon de laine naturelle enrobé de coton.

Ensuite: poncer...

Nouvelle couche de vernis

Ensuite: poncer ...

Etc. etc. Voici le résultat après 3-4 couches de vernis. On voit que contrairement aux instruments comme des guitares bon marché, ici la couche de vernis reste fine et est transparente ce qui donne au bois un aspect naturel mais brillant. A noter aussi que la tête a entre temps discrètement reçu des couleurs (cheveux châtains, bonnet rouge) ...

 

A noter aussi que la tête a entre temps discrètement reçu des couleurs (cheveux châtains, bonnet rouge) ...

Ensuite: poncer...

Après une dizaine de couches, le travail est terminé. Il faut laisser durcir le shellack quelques jours, puis le luthier l'éclaircit en passant avec un tampon de l'alcool pur. Enfin, il faut polir. De nouveau, chaque luthier utilise son mélange personnel de pâte à polir (le vôtre ?), à base de cire naturelle. Le luthier précise que son produit préféré est la "popote" qu'on achète chez Marcel de Ridder, Rue de Champ de la Couronne à Laeken (Bruxelles). Voilà une impression du résultat final:

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Prochaine étape: montage des sautereaux et des cordes, et réglages.

 

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